
La réinsertion professionnelle en Suisse est un domaine qui vise à faciliter le retour à l’emploi pour les personnes ayant rencontré des obstacles tels que des problèmes de santé, des périodes d’inactivité prolongées, des difficultés d’intégration sociale ou un parcours professionnel fragmenté.
Le système suisse fonctionne en coopération avec différents acteurs tels que les services de l’assurance invalidité (AI), les Offices régionaux de placement (ORP), les institutions de formation professionnelle, et les entreprises et employeurs. Ces acteurs jouent un rôle important dans la réintégration des personnes dans le monde du travail.

Le processus de réinsertion professionnelle en Suisse commence généralement par une évaluation de la situation de la personne, déterminée par des services spécialisés comme l’AI ou les ORP. Cette évaluation permet de définir le potentiel de réintégration, les compétences actuelles et les éventuels besoins en formation ou adaptation du poste de travail.

Le suivi comprend souvent des mesures adaptées telles que :
Orientation et conseil professionnel : Évaluation des compétences, soutien dans la recherche de formation ou de réorientation professionnelle.
Formation et perfectionnement : Accès à des formations continues ou reconversions pour actualiser les compétences ou apprendre un nouveau métier.
Stages et programmes d’intégration : Placement temporaire dans des entreprises pour reprendre le rythme de travail et tester les capacités dans un environnement réel.
Soutien financier : Allocation d’indemnités ou d’autres soutiens financiers pour faciliter le retour au travail sans contrainte financière excessive.
Accompagnement social et psychologique : Prise en charge des difficultés personnelles pour garantir une réinsertion réussie.
Les programmes sont adaptés pour prendre en compte la nature des limitations, les capacités de la personne et les exigences du marché du travail.
La Loi fédérale sur l'assurance-invalidité (LAI)
Cette loi régit les aides aux personnes ayant un handicap ou une incapacité temporaire/partielle qui entrave leur retour au travail. La LAI définit les mesures de réadaptation professionnelle et les aides financières qui peuvent recevoir les personnes concernées.
La Loi fédérale sur l'assurance-chômage (LACI)
Elle encadre les prestations et les droits des personnes sans emploi, notamment en termes d’accompagnement pour le retour au travail, d’accès aux ORP, et d’assistance dans la recherche d’emploi.
La Loi sur le service de l'emploi (LSE)
Cette loi s’adresse aux services de l’emploi et à leur rôle dans l’insertion professionnelle, définissant leur mission dans l’aide aux demandeurs d’emploi ainsi que la gestion des agences de placement.
La Loi fédérale sur la formation professionnelle (LFPr)
Elle permet l’accès aux programmes de formation et de perfectionnement pour les adultes en réorientation.
Le profil des personnes en réinsertion professionnelle est varié, mais il existe des caractéristiques fréquentes parmi les individus qui bénéficient de ces programmes en Suisse.
Ces profils bénéficient de mesures personnalisées, incluant souvent une évaluation de leurs compétences, un accompagnement psychologique, des formations professionnelles, ainsi que des stages ou des emplois protégés. Le but est de leur permettre de retrouver une stabilité professionnelle et personnelle, avec une autonomie économique et une intégration sociale durable.
Personnes ayant des problèmes de santé physique ou mentale
- Handicap physique ou maladie chronique : Certaines personnes ont subi un accident ou une maladie grave qui limite leur capacité de travail ou nécessitent un aménagement du poste.
- Troubles psychiques : Les troubles comme la dépression, l’anxiété, ou le burnout sont souvent une cause majeure de réinsertion. Ces personnes ont besoin d’un accompagnement pour gérer leur santé mentale tout en reprenant une activité professionnelle.
Chômeurs de longue durée
- Décrochage du marché de l’emploi : Les personnes sans emploi depuis une longue période ont souvent des difficultés à se réintégrer en raison de l’évolution rapide des compétences demandées, d’une perte de confiance, ou d’une marginalisation progressive.
- Personnes de plus de 50 ans : Ce groupe est fréquemment confronté à des difficultés de réinsertion, notamment en raison de préjugés liés à l’âge et aux compétences technologiques.
Personnes en reconversion professionnelle
- Changement volontaire de carrière : Certaines personnes choisissent une nouvelle voie professionnelle par intérêt ou en raison de perspectives limitées dans leur secteur. Elles peuvent avoir besoin de formations complémentaires ou de soutien pour réintégrer le marché.
- Obligation de reconversion : Cela peut concerner des secteurs en crise ou en mutation (comme l’industrie) où des personnes doivent posséder de nouvelles compétences pour rester employables.
Personnes ayant vécu des situations de précarité
- Sans-abri ou en situation d’exclusion sociale : Ces personnes sont souvent confrontées à des problèmes multiples (manque de logement, instabilité financière) et ont besoin d’un accompagnement social et professionnel pour se réinsérer.
- Migrants et réfugiés : Ceux qui arrivent en Suisse peuvent rencontrer des obstacles linguistiques et culturels et la mise en place éventuelle de programmes de réinsertion sont alors proposés afin de soutenir l’intégration dans le marché du travail suisse.
Jeunes en difficulté d’insertion professionnelle
- Sans diplôme ou qualification : Certains jeunes quittent le système scolaire sans diplôme ou compétences professionnelles, et peinent à s’insérer dans le marché du travail. Ils bénéficient de programmes de formation et d’insertion.
- Jeunes ayant eu des démêlés avec la justice : Pour certains jeunes ayant connu des difficultés judiciaires, la réinsertion professionnelle peut être une étape importante vers une vie stable.
Impact des troubles psychiques sur l’employabilité
Les troubles psychiques tels que la dépression, l’anxiété, le burnout et les troubles bipolaires ou schizophréniques concernent directement la capacité d’une personne à travailler, en particulier sa concentration, sa productivité et sa motivation. Ces troubles entraînent souvent une perte de confiance en soi et une diminution de l’estime de soi, ce qui complique la recherche d’emploi et le maintien dans un poste.
L’accompagnement psychologique ou psychiatrique permet de gérer ces symptômes et de mettre en place des stratégies pour surmonter ces difficultés. Dans le cadre de la réinsertion, les soins en santé mentale visent à stabiliser les personnes, en leur permettant de renforcer leur résilience et de développer des compétences pour gérer leur santé au travail.
Renforcement des compétences psychosociales
Le travail en réinsertion ne consiste pas seulement à retrouver un emploi, mais aussi à développer des compétences psychosociales comme la communication, la gestion du stress, l’adaptabilité et la confiance en soi. Ces compétences sont essentielles pour maintenir un emploi et progresser dans le cadre professionnel. La psychologie et la psychiatrie jouent un rôle fondamental dans le développement de ces compétences, en aidant les individus à se reconnecter avec leurs forces et à gérer les défis émotionnels et sociaux de la vie professionnelle.
La relation entre la réinsertion et la psychologie/psychiatrie est essentielle pour soutenir durablement le retour à l’emploi des personnes en situation de fragilité psychique. L’intégration de la santé mentale dans les programmes de réinsertion offre une approche globale qui permet non seulement de trouver un emploi, mais aussi de s’y maintenir et de s’y épanouir dans de bonnes conditions, tout en garantissant un accompagnement personnalisé pour chaque étape du processus.
La réinsertion professionnelle et la psychologie (ou la psychiatrie) sont étroitement liées car les obstacles au retour à l’emploi sont souvent d’ordre psychologique ou psychiatrique, en particulier pour les personnes ayant vécu des périodes de maladie, de chômage prolongé, ou d ‘exclusion sociale.

Rôle du suivi psychologique dans les programmes de réinsertion
Les programmes de réinsertion professionnelle intègrent souvent un suivi psychologique, car les individus en réinsertion peuvent rencontrer des difficultés émotionnelles importantes. Ce suivi aide les personnes à mieux comprendre leur situation, leurs compétences et leurs motivations, tout en travaillant sur les freins émotionnels et psychiques au retour à l’emploi.
En Suisse, les services de réinsertion, tels que ceux offerts par l’AI ou les ORP, comprennent souvent des consultations avec des psychologues ou des psychiatres pour évaluer la stabilité psychique de la personne, identifier ses besoins particuliers, et suivre ses progrès. Ce suivi est essentiel pour les aider à se projeter dans un projet professionnel et à surmonter les éventuelles réticences ou anxiétés.
Accompagnement pour les comorbidités
Souvent, les personnes en réinsertion souffrent de comorbidités, c’est-à-dire de troubles multiples qui nécessiteront une prise en charge complexe. Par exemple, une personne peut avoir des difficultés physiques et des troubles psychiques (par exemple, un traumatisme psychique suite à un accident qui limite sa mobilité). Ces situations nécessitent une approche coordonnée entre la réinsertion professionnelle, la psychologie et la psychiatrie pour fournir un soutien global.
Les intervenants en réinsertion (conseillers, travailleurs sociaux) collaborent donc avec des professionnels de la santé mentale pour assurer que les traitements psychiatriques, la thérapie et le travail d’insertion soient complémentaires. Cela permet de répondre aux besoins spécifiques de chaque personne de manière cohérente et holistique.
Préparation et adaptation de l'environnement de travail
Les besoins en réinsertion professionnelle incluent souvent des aménagements de poste pour que les personnes puissent travailler dans un environnement adapté à leur condition psychologique. Par exemple, des emplois avec des horaires flexibles, des missions qui évoluent graduellement en complexité, ou des environnements peu stressants peuvent être proposés pour soutenir les personnes dans leur retour progressif à la vie active.
L’accompagnement psychiatrique aide à déterminer ces adaptations nécessaires et à les ajuster en fonction de l’évolution de la santé de la personne. De plus, les interventions thérapeutiques, comme les thérapies cognitivo-comportementales, peuvent aider les individus à maîtriser des techniques de gestion du stress et des relations interpersonnelles, ce qui facilite leur intégration au sein de l’équipe de travail.
Lorsque la mesure de réinsertion se termine au tribunal
Parfois la réinsertion professionnelle, peut aboutir à des abus en tous genres : gestion en ressources humaines toxique et abusive, exploitation du personnel, détournement de subvention et de salaire, faux dans les écritures compatbles, non respect du cadre légal, faillite abusive et/ou frauduleuse…